
C'est fatiguant d'être toujours celui qui va bien, celui qui sourit, qui fait rire. C'est fatiguant d'être toujours celui qui ose dire les choses, qui se fait détester, qui fait comme si rien ne le touchait. Tu essaies de faire semblant, de ne rien voir, d'être aveugle pour garder une paix superficielle alors que ça te tue à petit feu d'avoir un brin de lucidité. Tu ignores si les autres en ont conscience. Tu prie pour que ce ne soit pas le cas parce que ça te ferait encore plus mal de te dire que tout ceci est basé sur un mensonge. Un putain de mensonge qui te donne envie de vomir un peu plus chaque jour. Tu ravales tes larmes par fierté, tu bâillonnes ton c½ur pour qu'il arrête de crier à l'aide et tu mets ton esprit sur off pour éviter de penser. Tu sais bien le faire ça, ne plus penser, ne plus réfléchir. Tu te dis qu'à force tu finiras par devenir indifférent, insensible. Mais c'est que des conneries. Plus les semaines défilent, plus tu ressens les choses vivement. Tu as juste envie de tout foutre en l'air, de partir loin d'ici pour pouvoir enfin respirer parce que ça t'étouffe.Alors tu te mets à courir comme si ta vie en dépendait, pour épuiser ce souffle qui te pourrie la vie et en retrouver un second. Un plus léger, libre et sans problème. Tu veux pouvoir flotter comme il y a quelques mois en arrière et te dire que tout ça n'est qu'un mauvais rêve. Mais tu te prends les pieds dans quelque chose et tu tombes tête la première dans cette réalité que tu essaie pourtant de fuir.